J’aime vivre avec mon enfant !
- Camille Dufour Truchon
- 17 oct. 2017
- 5 min de lecture
-Notre grand coco curieux célébrait la semaine dernière ses 5 ans. 5 ans de maternité ça change une femme, ça change un homme et ça change un couple. On entend souvent le revers négatifs, les changements qui heurtent. Ici, l’adaptation s’est faite naturellement, en douceur… Avec un enfant, je nageais dans le bonheur et je vous partage ce texte écrit dans cette période d’insouciance avant l’arrivé un peu plus déboussolant de la cocotte dans nos vies ! Je vous mentirais si je vous disais que le quotidien est encore aussi naturellement heureux et facile à chaque instant avec deux enfants… « Pardonnez-moi mon père car j’ai jugé ». Je comprends bien mieux aujourd’hui le besoin d’un petit verre le vendredi pour décompresser et les envies de donner un rein en échange de quelques heures de sommeil ininterrompu, mais on les aime gros comme l’univers ! Alors voilà, je vous partagerai certainement bientôt mon état d’esprit d’aujourd’hui mais en attendant voici la version maman pleinement épanouie question de célébrer le petit bout d’homme qui est dans nos vies depuis 5 ans… peut-être vous y reconnaitrez-vous ? Si oui partagez généreusement !-

J’aime vivre avec mon enfant! Et je n’ai même pas honte de le dire…
C’est un drôle d’aveu, je sais. Mais j’ai depuis un moment déjà une envie irrépressible de crier que je suis une maman heureuse, que nous sommes des parents heureux. Banal, je sais.
Et pourtant, les articles de mamans au bord de la crise de nerf, admettant vivre difficilement leur nouvelle (ou moins nouvelle) maternité pleuvent carrément dans les médias sociaux. Et leur réception est excellente, chacune trouvant du réconfort à pouvoir, à défaut d’oser le dire elle-même, lire le témoignage validant que : hé bien! Dieu merci! Je suis normale. C’est bien de mettre des mots sur le malaise occasionnel ou plus constant que peuvent ressentir les mamans. C’est très bien même!
Plus encore, ces articles sont presque toujours parfaitement balancés entre le côté humoristique et celui touchant. Ils sont humains, ils parlent de notre quotidien. Ce sont exactement les qualités d’un excellent numéro d’humour. Pas surprenant que les mamans-blogueuses qui les pondent soient autant suivies, autant appréciées.
Oui mais c’est quoi le problème alors? Le problème c’est que, j’ai beau adorer Véronique Grenier de Les ptits pis moé, j’ai beau avoir lu plusieurs textes de Montée de lait, j’ai beau m’intéresser à l’envers masculin avec Père de Gosses, j’ai beau avoir lu le résumé d’une étude allemande validant que la naissance d’un enfant fait considérablement baisser l’indice de bonheur… Malgré tout ça, ça ne le fait pas, ça ne me colle pas à la peau… Je ne pleure même pas dans l’anonymat que procurent les allées du Costco. Je n’y suis jamais allé me direz-vous! Alors disons que je ne pleure même pas au Ikea.
J’aime être maman, j’aime mon fils et je sais que toutes les mamans ressentent cela très fort peu importe leur expérience de la maternité. Mais ce qui est vraiment l’objet de mon aveu c’est que j’aime la vie avec mon enfant. Et voilà que je commence à me demander si je suis normale. Ce n’est pas très à la mode de le dire. Je revendique le droit de ne pas être malheureuse! De ne pas pleurer en cachette, de ne pas attendre avec impatience l’heure du coucher (ou de la devancer à outrance) pour pouvoir enfin vivre vraiment!
Attention je ne juge pas, et j’espère que cela est clair. J’ai juste le goût, de temps en temps, à mon tour, de tomber sur un article qui me donne envie de dire « c’est donc vrai! » et « ça ressemble donc à ce que je vie »! J’ai juste envie de ne pas avoir l’air de mentir afin d’entretenir une image parfaite lorsque je publie des images ou des anecdotes heureuses. J’ai juste envie d’avoir le droit de le dire, moi aussi, comment j’ai vécu ces quelques années de maternité.
Je suis heureuse pour toutes celles qui ont trouvé du courage, du support et l’envie de continuer en lisant les récits hilarants, à la finale rassembleuse, de mamans un peu déboussolées, un peu essoufflées. Je ne veux rien vous enlever, je ne veux pas faire ma fraiche, c’est seulement que j’ai, depuis un moment déjà, une envie irrépressible de crier que je suis une maman heureuse, que nous sommes des parents heureux.
Que j’aime vivre avec mon enfant, me lever à son heure, l’aider à faire son pipi du matin avant même de faire le mien. Ça me fait plaisir de lui répondre quand il m’appelle alors que suis sur la toilette ou que je mets mes verres de contact. J’aime commencer la journée en jouant aux petites autos. J’aime même le défi de trouver les mots pour le convaincre de s’habiller. Je suis fière de lui quand il essai d’enfiler ses vêtements seul, même si c’est plus long et qu’il faut recommencer parce que ses bobettes sont à l’envers. Je vois l’art derrière la technique de partir se préparer et faire les lits au bon moment pour qu’il poursuive son jeu sans trop se rendre compte que je fais autre chose. J’adore tenir sa petite main dans l’escalier. J’aime fréquenter la section pour enfant de la bibliothèque, lire plusieurs fois le même livre. Oui! Je m’épanouie presque à l’écouter découvrir l’humour à grands coups de pipi, caca, pet (pour ne nommer que ceux là). J’aime faire l’épicerie avec lui, gigotant, assis dans le panier, même s’il s’amuse parfois à tester l’écho des hauts plafonds. Et quand je n’aime pas faire quelque chose, je cherche la meilleure manière de passer à autre chose dans la bonne humeur, et après je suis fière de moi, c’est au moins ça de bon!
Chez nous, nous soupons tous les trois à la même heure et la même chose. Attention ça ne veux pas dire que nous ne mangeons que des macaronis, au contraire! Pourtant j’ai un enfant particulièrement difficile, mais j’aime planifier les repas pour qu’ils plaisent à tous. Rien n’est parfait, à tout les coups il finit avant même qu’on ait eu le temps de manger deux ou trois bouchées, alors il écoute des « films » sur la tablette près de nous. Ensuite c’est le thé et le dessert. Tous les trois assis par terre autour de la table du salon on joue et on se sucre le bec ensembles. Et au besoin on se relaie pour boire chaud, mais on y arrive et c’est bien meilleur pour nous de partager ce moment avec notre coco… Finalement la fin de soirée Classique de notre famille ne se passe pas devant des séries télé alors qu’il essai de s’endormir tout seul en haut. Je sais, c’est fou, mais nous montons jouer dans sa chambre et pire encore nous aimons ces moments!
Parlant de moments précieux, j’adore le moment privilégié alors que je me couche à côté de lui en attendant qu’il s’endorme paisiblement, après de nombreux bisous et de nombreux je t’aime… c’est bien vrai, j’ai presque honte de le dire, mais j’aime vivre avec mon enfant. Lorsqu’il est couché, plutôt que de crier liberté, je vais à mon tour dans mon lit, puis après un survol du jour des médias sociaux, je m’endors… heureuse comme je ne l’ai jamais été, sans trouver quoi que ce soit à changer dans ma vie de maman ni dans ma vie de femme. Je ne suis pas dans le jugement. Je ne suis pas anti-féministe non plus parce que je trouve mon bonheur dans la vie au foyer. Je ne passe pas à côté d’autres expériences seulement par confort et routine. Je sais exactement ce que je fais et pourquoi je le fais!
Voilà, une chose toute inattendue s’est produite : je ne suis pas malheureuse, je ne pleure pas en cachette, je ne fais pas d’insomnie…
C’est mon aveu. C’est tout simple, c’est personnel, c’est vrai. J’aime vivre avec mon enfant.