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Je n’ai pas de télé. - On va sauver du temps, je te le dis : tu as bien lu.


Je n’ai pas de télé.

Je n’ai pas de télé.

Je le dis tout de suite deux fois parce que généralement les gens me demandent de répéter. Alors, on va sauver du temps, je te le dis : tu as bien lu.

Ce n’est ni un cœur, ni un poumon, ni un cerveau pourtant une télé. Ça ne devrait pas l’être.

Mais on dirait bien qu’il en faut une, même fermée, ça rassure.

Je dis ça rassure même si bien souvent ça fait peur, ça fait angoisser, ça fait faire de l’insomnie. Mais c’est tout de même bien rassurant de savoir que quelqu’un est là, juste au bout de la manette. Un clic, un visage… N’y a-t-il pas une annonce qui dit qu’on peut tout faire en un clic. Hé oui! Même prendre des vacances de cerveau… Clic, quelqu’un est là et te dis quoi penser, quoi acheter, comment t’habiller, décorer, cuisiner. Il te gave de grossières opinions bien mâchées.

Je sais ça diverti aussi, c’est léger une télé parfois. Je le sais parce qu’autrefois j’ai passé des journées entières, des soirées jusqu’à minuit, vautrée sur mon canapé, les mains dans le sac de chips à laisser mon cerveau voler léger…

Je ne m’en suis pas débarrassée si facilement de ma télé, je l’ai gardée éteinte un bon moment pour me rassurer. J’ai payé les factures mois après mois, simplement pour savoir, qu’au besoin, il ne me suffisait que d’un clic.

Puis finalement, un jour, j’ai compris que je n’en avais plus besoin. Mon cœur, mes poumons et mon cerveau fonctionnait très bien.

Ma vie me suffisait, me comblait en histoires, péripéties et émotions. Et puis, j’avais beaucoup plus de temps pour vivre justement, pour collectionner les expériences dit-on…

Bon, je ne suis pas une sainte, je passe certainement un bon moment à chaque jour sur ma tablette, et peut-être même que je ne me sentirais pas rassurée de ne plus l’avoir à portée. Vous me direz que c’est une simple substitution, un changement de génération, mais toujours le même problème.

Pourtant, quand j’y pense, ce que je fais en très grande majorité avec ma tablette ou mon cell ce n’est pas consommer du contenu, comme le permet une télévision. J’y partage avec mes amis les expériences de vie que l’abandon de la télé m’a laissé l’espace de vivre. Mais surtout, comme je le dis souvent dernièrement, je préfère (DE LOIN) m’intéresser à la vie de mes proches, de mes connaissances, même les faits insignifiants et même les connaissances éloignées, que de m’intéresser à la vie d’une américaine qui aime manger du Comet ou de la mousse de divan! Oui ça existe, oui ça passe à la télé! Ou même de savoir ce que madame une telle de Saint-ClinClin a à dire au reporter des nouvelles de TVA.

Quel soulagement également de ne pas avoir à écouter 15 épisodes de déco pour en voir un qui m’inspire. Je l’avoue Pinterest comble mille fois mieux mon besoin de décompression que Canal Vie. Il ne me gave pas, il m’inspire.

Non nous ne passons pas nos soirées à jouer aux cartes ou encore du violon et danser le set carré…

Mais vous savez quoi j’aurais aimé vous dire que oui! Bon, je ne connais aucun jeu de cartes, je n’aime pas vraiment ça et même si j’aurais tant voulu petite, je ne sais pas jouer de violon. Mais disons que c’est une image… Une image en laquelle j’aspire. J’y crois beaucoup à un retour à un mode de vie plus simple, plus traditionnel… Pas parce que tout ce qui est vieux est forcément meilleur, mais parce que la rencontre, la réunion, un moment de bonheur partagé, bouger, participer, créer, c’est indémodable et irremplaçable.

La société d’aujourd’hui est faite pour consommer, pas pour créer… Pourtant autrefois, on créait ses repas, on créait sa musique, on créait ses opinions… Difficile à imaginer aujourd’hui!

Bon, j’ai peut-être simplement remplacé la télé par la tablette me direz vous. Pourtant j’ai beaucoup plus de temps et d’espace pour jaser, pour jouer, pour m’aérer, pour bouger, pour créer depuis que je n’ai pas de télé.


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